Geoff Molson croit que deux têtes vaudront mieux qu’une seule aux commandes du CH

Geoff Molson croit avoir appris du long règne de Marc Bergevin comme directeur général de l’équipe et il souhaite que son successeur soit mieux appuyé dans sa quête vers une 25e coupe Stanley.

Le président et propriétaire du Canadien de Montréal a indiqué qu’il ne se voyait pas offrir un troisième contrat à long terme à Bergevin, alors que l’équipe connaît un début de saison catastrophique.

Molson a donc fait table rase à la tête des opérations hockey du club, dimanche, en congédiant Bergevin, son adjoint Trevor Timmins, et le vice-président des affaires publiques et communications Paul Wilson. Samedi, Scott Mellanby avait annoncé sa démission de son poste de directeur général adjoint pendant le match à Pittsburgh, une victoire de 6-3 contre les Penguins.

« Nous avons connu un parcours extraordinaire en séries la saison dernière et c’était l’équipe que Marc a bâtie, a souligné Molson en conférence de presse, lundi matin. Ceci dit, il y a eu plusieurs saisons consécutives avec des performances moyennes et nous étions passés près de l’élimination tôt contre Toronto la saison dernière.

« Notre début de saison est inacceptable pour le Canadien de Montréal et quelque chose devait être fait pour changer la direction. C’est pour cette raison que nous procédons à des changements pour améliorer la structure de nos opérations hockey. »

Molson a mis l’accent sur quatre grandes lignes pour relancer son équipe et connaître un nouveau départ. Le prochain directeur général sera épaulé par Jeff Gorton, nommé vice-président des opérations hockey. Molson souhaite aussi voir des améliorations au niveau du repêchage et du développement des espoirs. Il a également parlé d’un désir d’augmenter la diversité au sein de la direction hockey et d’avoir une équipe de soutien au niveau de la santé mentale afin de mieux encadrer les joueurs et l’ensemble des employés.

Gorton, qui a été approché par Molson le 19 novembre et qui a été recommandé au patron du CH par le commissaire de la LNH Gary Bettman, est la seule nouvelle pièce en place pour l’instant. Molson a confirmé avoir accordé un contrat à long terme à celui qui a été formé chez les Bruins de Boston et qui a récemment été directeur général des Rangers de New York.

« Son rôle sera d’être l’une des deux personnes qui gèrent l’organisation, a expliqué Molson. La deuxième personne, nous ne l’avons pas encore trouvée, mais ce sera le directeur général. »

Molson a indiqué vouloir embaucher le prochain directeur général « plus tôt que tard ». Il prévoit faire ses recherches et faire une liste exhaustive de candidats avant d’entamer le processus d’entrevues.

Celui qui a acheté le Canadien en juin 2009 a promis que le prochain directeur général (d.g.) serait bilingue. Molson a aussi insisté pour dire que le nouveau d.g. aura le dernier mot sur les décisions hockey, et non Gorton.

« Avoir deux personnes pour discuter, pour débattre, et recevoir une autre perspective, c’est mieux, a insisté Molson. Ça ne peut qu’aider le directeur général à prendre une décision. »

Molson a d’ailleurs admis qu’il aurait aimé offrir un meilleur appui à Bergevin à ce niveau.

« Ce que j’ai appris après de longues réflexions, c’est que c’est exigeant pour une personne dans ce marché de prendre toutes ces responsabilités », a souligné Molson.

« Quand vous avez à gérer la gestion de l’équipe, les médias, les crises, les hauts, les bas, les échanges, les contrats et que vous devez faire tout ça dans deux langues, je pense que c’est mieux de compter sur deux personnes », a-t-il ajouté.

La nouvelle structure n’est pas sans rappeler celle en place ailleurs dans la LNH. Par contre, on parle plus souvent d’un président des opérations hockey, et non d’un vice-président.

Molson conservera le titre de président chez le Canadien, mais il assure n’avoir jamais forcé ou influencé une décision de Bergevin. Questionné sur le rendement de Timmins au repêchage depuis 2003, Molson a d’ailleurs déclaré que la décision de conserver ses services appartenait à Bergevin jusqu’à dimanche, quand Bergevin a perdu cette responsabilité en étant congédié.

Pour cette même raison, Molson n’a pas voulu s’aventurer sur le sujet de l’avenir de Dominique Ducharme comme entraîneur-chef et des membres du département du développement des joueurs. Ces décisions appartiendront à Gorton et au nouveau directeur général.

Vers une reconstruction ?

Pour la même raison, Molson n’a pas voulu confirmer si la relance du Canadien devait passer par une reconstruction complète. L’équipe compte sur quelques bons jeunes joueurs, mais le noyau de l’équipe est vieillissant.

Gorton est reconnu comme un bon évaluateur de talent. Il a été au coeur de la sélection de Phil Kessel, Brad Marchand et Milan Lucic en 2006 par les Bruins. Il a aussi eu comme mission de reconstruire les Rangers au cours des dernières années.

« Jeff et le nouveau directeur général devront évaluer la situation et développer la nouvelle identité de l’équipe. Ce sera leur travail, pas le mien », a martelé Molson.

« Quels seront la nouvelle vision et les changements ? Que voudront-ils accomplir ? Une reconstruction ? Un “reset” ? J’ai hâte à cette conversation, mais il est trop tôt pour répondre à cette question. »

Molson a toutefois assuré ne pas avoir peur de compter sur une équipe perdante pendant quelques saisons dans l’objectif d’éventuellement remporter les grands honneurs.

« Il n’y a rien qui me fait peur. Ce que je veux, c’est gagner. Tout est possible. Je n’ai pas peur de prendre une décision difficile pour le bien de l’organisation », a-t-il assuré.

Gorton avait un engagement ailleurs en Amérique du Nord en début de semaine, mais il doit arriver à Montréal mardi ou mercredi. Le processus de recherche du prochain directeur général commencera ensuite, tout comme celui de l’évaluation de l’équipe en place. Un travail qui demandera beaucoup de temps.

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