chez les candidats LR, à chacun sa façon de préparer l’ultime débat

La bande-annonce est irrésistible : « A quelques heures du début du vote des militants, France Inter et France 2 proposent en direct le débat décisif entre les candidats LR en lice pour l’investiture », affiche déjà le site de la radio. Le 30 novembre, Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse auront rendez-vous devant les caméras pour un ultime tour de piste avant le premier tour de la primaire dont on connaîtra le résultat le 2 décembre au soir. « Le dernier débat est fondamental, c’est le seul dont les gens se souviendront au moment de voter », prévient un proche de Xavier Bertrand.

« Il faut bouffer de la fiche et coller à l’actu. Eric a toujours un dossier qu’il emporte partout, une pochette cartonnée qui ne le quitte jamais. » Un conseiller d’Eric Ciotti

France 2, comme LCI, BFM-TV et CNews, qui ont accueilli les trois premiers débats, a transmis mercredi aux équipes des candidats les thèmes qui seront abordés durant l’émission. « Ça a été tendu parce que la chaîne pensait à son audience habituelle – la prof à la retraite qui vote PS depuis cinquante ans, qui n’est pas franchement notre électorat », confie-t-on dans l’entourage de Ciotti. Il a aussi fallu composer avec celui qui demandait le moins de débats possible – Barnier ne voulait pas de CNews le 21 novembre – et ceux qui, à l’inverse, rêvaient de les multiplier, tant l’exercice leur réussit – Ciotti et Juvin. Pour l’émission du 30 novembre, l’équipe de Michel Barnier a fait savoir qu’il ne souhaitait pas que les débats soient trop longs.

Une fois le calendrier et les thèmes calés, les candidats ont révisé leur recette pour crever l’écran. Philippe Juvin, maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) et chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris, reçoit chez lui, le dimanche après-midi, son sparring-partner préféré, le sénateur de Seine-Saint-Denis Philippe Dallier. « On fait des séances d’une heure, pour affûter les arguments. Malgré la longueur des débats, on n’arrive pas à imposer nos thèmes, le logement, le sanitaire, l’éducation », soupire ce dernier. Le reste du temps, Juvin échange avec Xavier Lemoine, le maire de Montfermeil, et des élus des Hauts-de-Seine comme Yves Révillon, le maire de Bois-Colombes.

Pécresse obligée de prendre des risques

La méthode Eric Ciotti est plus austère. Sur le fond, « il faut bouffer de la fiche et coller à l’actu, résume un conseiller. Eric a toujours un dossier qu’il emporte partout, une pochette cartonnée qui ne le quitte jamais ». Sur la forme, le député des Alpes-Maritimes rode ses éléments de langage dans les matinales ou lors de ses discours en province et attend de voir si les réseaux sociaux embraient. « Quand ça prend, on martèle lors des débats. Notre thème de “l’impôt sur la mort”, sur les droits de succession, a très bien fonctionné », se réjouit un lieutenant.

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