Vers une hausse du smic de 0,5 % à 0,6 % au 1er janvier 2022

Le smic pourrait être revalorisé de 0,5 % à 0,6 % au 1er janvier 2022. C’est ce qui ressort du rapport d’un groupe d’experts qui a été transmis, lundi 29 novembre, aux partenaires sociaux et que Le Monde a pu consulter. Il ne s’agit à ce stade que d’une estimation, le pourcentage exact devant être arrêté dans les prochains jours par l’exécutif. Son choix sera guetté avec une attention redoublée, dans un contexte d’inflation accrue qui alimente les revendications salariales au sein des entreprises et propulse le thème du pouvoir d’achat au premier plan de la campagne présidentielle.

Tous les ans, quelques jours avant Noël, les pouvoirs publics déterminent le montant du salaire minimum à appliquer à partir du 1er janvier suivant. Les textes prévoient que celui-ci s’accroisse au moins une fois tous les douze mois, en tenant compte de deux variables : l’inflation hors tabac (telle qu’elle est mesurée pour les 20 % de ménages les plus modestes) et la moitié de l’accroissement annuel du pouvoir d’achat lié au salaire horaire de base des ouvriers et des employés (SHBOE). L’Etat a, de surcroît, la possibilité d’aller au-delà de ce mécanisme en donnant un « coup de pouce ». Pour se prononcer, il dispose d’un rapport, remis à la fin de chaque automne par un comité de chercheurs que l’économiste Gilbert Cette préside.

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Aujourd’hui, ce rituel se déroule dans un contexte un peu particulier, car le smic a été majoré de 2,2 % le 1er octobre, pour atteindre 1 589,47 euros brut par mois (pour un temps plein). C’est la première fois depuis 2011 qu’une augmentation dite « infra-annuelle » a été décidée. Elle résulte d’une autre règle, selon laquelle le salaire minimum doit être relevé en cours d’année lorsque l’indice des prix pour les 20 % de familles les plus modestes progresse d’au moins 2 % sur une période dite « de référence », ce qui avait été le cas au début du deuxième semestre 2021.

Sortie de crise « instable »

S’agissant de la hausse du 1er janvier 2022, le groupe d’experts recommande, tout comme les années précédentes, « de s’abstenir de tout coup de pouce » : autrement dit, il convient de ne pas se montrer plus généreux que la formule de revalorisation automatique, fondée sur l’inflation et le SHBOE. Suivant cette hypothèse, le gain serait ténu : entre un peu moins de 8 euros et environ 9,50 euros brut par mois.

Pour justifier cette modération, le comité présidé par Gilbert Cette invoque des « considérations » identiques à celles qu’il avait exposées dans son rapport de l’an passé. La sortie de crise s’avérant « très progressive » et « instable », il est préférable d’accorder la priorité à « la consolidation des fortes créations d’emplois récentes » par rapport au bulletin de paye. De plus, l’économie tricolore demeure fragile, avec un taux de « chômage encore très élevé » (8,1 % au troisième trimestre) et une « compétitivité faible », comme le prouve notre balance commerciale « continûment » dans le rouge « depuis 2006 ». Enfin, un soutien trop appuyé au smic risquerait de jouer au détriment de l’emploi des personnes dont la rémunération se situe à ce niveau. Or, celles-ci se trouvent, bien souvent, dans des situations vulnérables et exercent des métiers peu qualifiés.

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