« fiasco », « disqualifié »… Le geste du polémiste d’extrême droite au centre des critiques

« Fiasco », « disqualifié », appel à la « dignité »… L’échange de doigts d’honneur du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour avec une opposante était au centre des critiques lundi 29 novembre, deux jours après sa visite ratée à Marseille, samedi.

La candidate à l’investiture des Républicains (LR) à la présidentielle, Valérie Pécresse, a estimé lundi que la « précandidature » d’Eric Zemmour était « en train de tourner au fiasco », après son doigt d’honneur à Marseille samedi 27 novembre, un « geste totalement indigne » selon la présidente de la région Ile-de-France. « Etre président ou présidente de la République, ça ne s’improvise pas, c’est un long chemin, il faut pouvoir endosser des responsabilités, il faut pouvoir en être digne », a-t-elle jugé sur LCI, avant d’ajouter :

« Etre président ou présidente, c’est une crédibilité. On confie au président de la République à la fois les codes du nucléaire, donc on ne peut pas les confier à quelqu’un d’impulsif, on lui confie ses économies, donc il faut qu’il soit aussi bon gestionnaire, on lui confie l’avenir de ses enfants, il faut qu’il soit visionnaire et avoir une vision. C’est pas juste être monomaniaque sur un seul thème, l’immigration. »

« On ne s’improvise pas président de la République, il faut être digne, il faut être respectueux, il faut être à la hauteur », a critiqué sur la chaîne CNews Michel Barnier, un autre candidat à l’investiture de LR.

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« Longtemps qu’il est disqualifié »

Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à la présidentielle, avait estimé dimanche dans l’émission Le Grand Jury, que « de manière générale, la mue de polémiste en candidat à la présidentielle ne s’est pas faite », et qu’il « n’a pas l’air très à l’aise dans cet exercice », en allusion au déplacement chahuté du polémiste à Marseille.

« Pour être président, il faut du sang-froid, de la maîtrise, et un peu d’élégance, car celui-ci représente l’ensemble des Français. Manifestement, ce sont trois qualités qui n’appartiennent pas à Eric Zemmour », a taclé Christophe Castaner, le chef des députés La République en Marche à l’Assemblée nationale. « J’ai surtout l’impression que M. Zemmour nous insulte tous quotidiennement. Etre femme, être jeune, ou être musulman, c’est se sentir insulté par Eric Zemmour tous les jours », a encore déclaré dimanche sur BFM-TV le proche d’Emmanuel Macron.

Pour le candidat écologiste Yannick Jadot, invité au micro de RTL lundi matin, « ça fait longtemps qu’il est disqualifié pour la présidentielle ». « Le doigt d’honneur, ça fait des mois qu’il le fait à la France, ça fait des mois qu’il le fait aux musulmans, ça fait des mois qu’il le fait aux juifs, ça fait des mois qu’il le fait aux valeurs de la République », a-t-il encore martelé, rappelant que le polémiste d’extrême droite a été « condamné pour haine raciale ».

Refusant de commenter « le doigt d’honneur de quelqu’un qui n’est pas encore candidat à l’élection présidentielle », le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a quant à lui appelé à « un peu de dignité ». « On est loin de De Gaulle, si on pouvait rester à un niveau acceptable, ça aiderait la politique », a-t-il déclaré sur BFM-TV.

Si Eric Zemmour a reconnu dimanche 28 novembre, sur Twitter, un geste « fort inélégant », le polémiste d’extrême droite devrait officialiser sa candidature à l’élection présidentielle dans les jours qui viennent. Il doit par ailleurs tenir un premier meeting électoral au Zénith de Paris, le 5 décembre.

Ce geste survient au terme d’un déplacement fortement chahuté et d’une série de bévues, ces dernières semaines, commises par le prétendant putatif d’extrême droite à la course à la présidentielle. Parmi elles, l’image de lui tenant un fusil de haute précision non chargé et braquant les journalistes, au Salon Milipol le 20 octobre, ou celle de sa venue le 13 novembre devant le Bataclan, jour de commémoration des attentats de 2015, ont marqué les esprits.

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Le Monde avec AFP

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