La « maison commune », rassemblement des chapelles de la majorité, lancée à la Mutualité

Il est facile de se cacher derrière de grands mots. Lundi 29 novembre, des cathédrales de superlatifs ont été érigées par les orateurs qui se sont succédé à la tribune de la maison de la Mutualité, à Paris, pour fêter le lancement d’Ensemble citoyens !, l’association chapeautant les différentes composantes de la majorité en vue de l’élection présidentielle de 2022. « L’histoire politique » (dixit Franck Riester, président d’Agir) aurait été marquée à l’occasion de ce « meeting à succès » (François Bayrou, président du MoDem) qui visait à entériner le « choix joyeux, volontaire, irréversible et irrésistible » formulé par les macronistes, celui du « rassemblement et de l’unité » (Stanislas Guerini, délégué général de La République en marche, LRM). Après deux ans de travaux, la « maison commune » réunissant les soutiens du chef de l’Etat est née. Enfin, soupire-t-on dans ses rangs.

Ce rendez-vous de lancement mobilisait l’ensemble ou presque du gouvernement et des dirigeants de la majorité. Il fallait bien ça, en l’absence de candidat officiellement déclaré, pour se ménager une place dans un agenda politique surchargé. Dans le viseur, notamment : le congrès du parti Les Républicains (LR), qui doit désigner son candidat, le 4 décembre. La formation de droite, perçue comme la principale menace sur la route d’une éventuelle réélection d’Emmanuel Macron, a eu droit aux flèches les plus acérées. Notamment celle du premier ministre, Jean Castex, qui, dans un enregistrement vidéo, a accusé « une partie de la droite de se laisser aller vers l’extrême droite ». « Dans cette campagne électorale, on nous dira qu’il faut craindre le “grand remplacement”, redouter le cruel déclassement », a renchéri sur scène son prédécesseur, Edouard Philippe, qui ne savait pas encore que le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour devait se déclarer candidat le lendemain.

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Face à cette vision du monde, le mot vedette de la soirée a été celui de « dépassement ». « La République, c’est tout le contraire d’une assignation, a insisté le maire du Havre. Nous ne sommes pas notre identité. Nous devons aller plus loin, au service d’une idée plus belle, plus grande encore : la République, la France. » Le dépassement, c’est aussi un pont jeté au-dessus du clivage droite-gauche, qui doit permettre de réunir « le camp de la raison et de l’ambition », a estimé le président de Territoires de Progrès (centre gauche), Olivier Dussopt. Avec Ensemble citoyens ! comme sas d’entrée.

Un lieu de « coopérations renforcées »

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