Les investitures aux législatives de 2022 créent des remous au sein de la majorité

Voilà qu’il est déjà question des élections législatives de 2022. Du moins, dans la tête des 577 députés élus en 2017 et qui n’échappent pas à la question fatidique, à sept mois de l’échéance : allez-vous vous représenter ? Le 1er décembre marque l’ouverture de la période de financement du scrutin qui interviendra les 12 et 19 juin prochains. Les élus du Palais-Bourbon pourront commencer à déclarer leurs dépenses en propagande électorale, leurs déplacements en circonscription et toutes les autres initiatives engagées pour leur réélection. Interdiction pour eux d’utiliser les moyens de l’Assemblée nationale.

Ce calendrier officiel ne signifie en rien que les élus sortants entreront dans l’immédiat en campagne. A droite comme à gauche, la quête d’un leader incontesté se poursuit à cinq mois de la présidentielle. De son côté, la majorité vante son bilan en attendant l’entrée en campagne du chef de l’Etat, Emmanuel Macron. Il y a un an encore, en pleine deuxième vague de Covid-19, des têtes de pont de la Macronie évoquaient le renoncement inévitable d’une « centaine de députés » épuisés par les multiples crises du quinquennat. Aujourd’hui, ils ne seraient qu’une trentaine à ne pas souhaiter se représenter sur les 347 qui constituent la majorité – La République en marche (LRM), le MoDem et Agir – à l’Assemblée nationale.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés A l’Assemblée nationale, la lente érosion d’un bloc La République en marche de plus en plus fracturé

A sept mois des législatives, l’inquiétude grandit notamment chez les 72 % de députés qui ont été élus pour la première fois il y a cinq ans. Seront-ils tous investis pour un deuxième mandat ? L’Elysée a fait savoir au lendemain du fiasco des régionales qu’aucun d’entre eux ne le serait formellement avant le second tour de la présidentielle. Soit début mai 2022. Un moyen de s’assurer que les troupes restent mobilisées jusqu’au bout pour la réélection de M. Macron. « C’est plutôt sain de garder ce calendrier-là, estime le délégué général de LRM Stanislas Guerini. Il lie notre avenir à la potentielle réélection du président. »

Une stratégie à rebours de celles empruntées par la droite et la gauche. Chez Les Républicains (LR), les commissions d’investitures ont démarré dès le 20 octobre. Une centaine de candidats a déjà décroché son sésame. Malgré l’ambiguïté autour d’une potentielle alliance avec leurs partenaires écologistes, les socialistes ambitionnent de présenter l’ensemble de leurs listes pour le 4 février. Partir tôt et profiter du maillage territorial dont elles bénéficient : les oppositions jouent leur va-tout pour ces législatives et la revanche à venir de 2017 où elles furent emportées par « la vague Macron ».

Il vous reste 66.09% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.