les enjeux d’un débat nécessaire

Prompts à fustiger l’exécutif à l’approche de l’échéance présidentielle, les candidats déclarés ou putatifs de la droite et de l’extrême droite se sont empressés de déclencher une controverse à partir de l’allocution prononcée, vendredi 26 novembre, par le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, à l’adresse des Guadeloupéens. A la fin de son propos, il se disait en effet prêt à discuter de la question de l’« autonomie » évoquée par certains élus du territoire. Le mot a fait bondir ceux qui y ont vu, de manière pour le moins excessive, une volonté de « lâchage » des outre-mer.

Le ministre, qui s’était entretenu, les deux jours précédents, avec les élus de l’archipel, tentait d’apporter des réponses à la crise ouverte par le refus de l’obligation vaccinale pour certaines professions, comme les personnels soignants ou les pompiers, et les résistances à la vaccination. Cette crise a pris de l’ampleur avec les violences et les pillages qui ont accompagné la mise en place de barrages, alimentée par des raisons structurelles que les presque deux ans de crise due au Covid-19 n’ont fait qu’accentuer, à commencer par la défiance vis-à-vis de la parole politique, que ce soit celle de l’Etat ou des élus locaux, et le désœuvrement d’une partie de la jeunesse.

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Dans un premier temps, l’Etat a réagi sur le plan sécuritaire, en envoyant sur place des renforts de police et de gendarmerie, parmi lesquels les unités d’intervention du RAID et du GIGN. A plusieurs reprises, et encore dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 novembre, les forces de l’ordre ont été l’objet de tirs à balles réelles. Selon nos informations, dans la nuit de jeudi à vendredi, un convoi de gendarmerie banalisé transportant des munitions a été attaqué au Lamentin, en Martinique, par une cinquantaine d’assaillants armés, obligeant l’escorte à répliquer par des tirs de sommation.

Les problèmes structurels demeurent, propres à l’ensemble des outre-mer – chacun avec ses spécificités –, dans un conflit permanent mais pas toujours assumé entre la volonté d’autonomie, voire d’indépendance pour certains, et le maintien dans la République.

Et la réalité est loin d’être aussi simple que les apparences. Nombre d’élus indépendantistes ou autonomistes des territoires d’outre-mer s’accommodent fort bien de leur statut actuel, quand une importante proportion de l’électorat de droite et d’extrême droite, en métropole, considère que ces mêmes territoires d’outre-mer sont un coût pour la République.

« Il n’y a pas de mauvais débat »

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